Expérience de la communion de désir

Témoignage sur la valeur de la communion spirituelle.

En ce temps de crise sanitaire nous voilà dans l’obligation de vivre l’eucharistie spirituelle. J’ai, suite à des soucis de santé, été très souvent et durant longtemps privée de la communion sacramentelle. Cette obligation de ne pas pouvoir vivre et recevoir le sacrement de l’eucharistie fut finalement pour moi une « grâce », ou du moins une belle expérience.

Avec du recul je peux dire que cette privation m’a beaucoup apporté et faite grandir dans ma foi. C’est un temps au désert mais pour se préparer au temps de la résurrection. Et combien plus cela peut-il être bon de le vivre en ce moment pendant le carême.

Désirer Jésus présent dans l’hostie m’a permis de redécouvrir l’importance de l’eucharistie. De la célébration eucharistique et le sens de la messe. Moins je pouvais vivre le sacrement, plus le désir de communier grandissait en moi.

Ce désert était une véritable épreuve. Un manque dans ma vie spirituelle. Je sentais la présence de Jésus s’essouffler. Dans un moment où j’en avais le plus besoin. Je me sentais seule, abandonnée.

Un dimanche en regardant la messe télévisée, je me sentais dans une grande tristesse de ce manque, de cette impossibilité de recevoir Jésus réellement présent dans le pain. Dans la prière, j’ai pris conscience que la communion spirituelle devais m’y rattacher. Qu’il me fallait la désirer de tout cœur. Comme je désire Jésus. Faire un acte de foi. Ce jour-là j’ai dit dans une prière intérieure :

« Jésus je désir te recevoir mais je ne le peux pas. Cependant je sais que tu peux venir me combler de tes grâces que j’aimerai recevoir par le sacrement de la communion. Viens habiter mon cœur. Vient faire en moi ta Volonté. Je désire m’unir à Toi dans l’amour ».

Suite à ce jour, j’ai pu communier tous les jours. En m’unissant à la prière de l’Église, si possible, je priais à l’heure de la messe de mon couvent ou de ma paroisse. En priant, les textes de la messe. En me préparant à ce moment où j’allais recevoir Jésus dans mon cœur, spirituellement, le désirant. Commençant par une demande de pardon. En faisant un acte de foi en la présence réelle de Jésus. Et en prenant le temps de rendre grâce de ce temps qui était toujours un moment de joie et de paix intérieure. J’étais unie au Bon Dieu, il vit en moi.

Cette communion m’a permis de ranimer le feu de la foi qui s’essoufflait. Comme un feu où il ne reste plus que des braises, tout le bois a brûlé. Après ce temps de communion de désir c’est comme après avoir remis des bûches et soufflé sur le feu. Il flambe, rayonne et réchauffe.

Bien entendu cette façon de recevoir Jésus ne remplace pas la communion au corps du Christ, mais elle porte des fruits, les fruits du sacrement, elle soutient, fortifie, donne vie et paix…

Le jour où j’ai pu retourner à la messe j’ai redécouvert l’eucharistie, la force et l’importance de ce sacrement. De la présence de Jésus qui vient en moi par les Saintes espèces. Et je peux dire aujourd’hui qu’il est possible de vivre une vrai Communion spirituelle par un acte de foi, une prière fervente (et encore je ne peux pas dire que je saches prier de façon très fervente, qu’en est-il des saints ?) On en retire les fruits qu’une communion sacramentelle, moindre ou différemment, mais ils s’offrent à nous.

Avant cette expérience je recevais parfois la communion de façon pas toujours présente à ce que je recevais, de façon tiède, par habitude… Ce temps de communion de désir m’a permis de prendre conscience que communier c’est m’unir au Bon Dieu, entrer en communion avec lui. M’offrir à Lui et Le recevoir. Aimer et désirer être aimée.

Communier c’est ce que dit le psalmiste « Mon âme à soif de Toi ; après Toi languit ma chair, terre aride, altérée, sans eau. » (Ps 62)

B.G.

Le 17.03.2020




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